La chienne de Pavlov de Cato Fortin

La chienne de Pavlov de Cato Fortin

Premier roman de l’autrice Cato Fortin, la chienne de Pavlov, dont le titre nous renvoie dès le début à la référence du conditionnement passif, est une réussite en son genre. L’autrice réussit à merveille en moins de 150 pages à nous amener à réfléchir et réagir de manière décomplexée sur des sujets de société tels que le deuil, la solidarité et les liens entre proches ou inconnus et les relations au corps à toute tranche d’âge. 

L’autrice nous expose à une dramédie ludique menant à la réflexion sur les deuils que nous pouvons vivre au cours de nos vies (deuil d’une relation sentimentale, deuil de la perte d’un.e proche, deuil de nos croyances et de nos illusions), sur les liens variés que nous pouvons tisser avec notre entourage ou des inconnus autour d’un évènement ou d’une lutte commune, sur les relations intergénérationnelles avec ses lots de préjugés et sur les relations au corps et à la sexualité. Cato Fortin a su parsemer son œuvre de passages menant à se questionner et remettre en question nos croyances souvent liées à un patriarcat sociétal. Oui les femmes de tout âge ont des désirs, aiment se faire plaisir et ont le droit de le revendiquer librement. Oui les personnes âgées ont aussi le droit à l’intimité et ont le droit à la sexualité. Oui chacun est libre d’explorer sa libido et ne devrait pas avoir honte de cela et encore moins auprès de ses proches. Oui nos aîné.e.s ont eu et ont encore leur droit à s’exprimer et à souhaiter conserver leur vie intime. Oui à la liberté de nos corps et de nos choix de vie. Oui nous avons le droit de pleurer lors de nos deuils. Non à l’injonction du « soit constamment positif même si tu vis une situation profondément triste ». Un deuil, peu importe qu’il soit sentimental, amical, familial, parental ou tout autre, n’est jamais vécu identiquement et c’est très bien ainsi ! Chacun.e devrait avoir le droit à son temps de reconstruction et avoir la possibilité de gérer ses émotions et ses ressentis à sa manière. 

L’autrice a également distillé à la perfection des pointes de réflexions au milieu d’un schéma narratif rythmé par le fil de pensées de la narratrice, telles que les relations sentimentales et leurs injonctions, l’injonction à la maternité et l’horloge biologique, les agressions envers des membres des Premières Nations, la culpabilité maternelle et les secrets de famille. Après avoir recommandé ce livre à mon entourage, j’attends de pouvoir découvrir la suite des travaux de Cato Fortin avec impatience.

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